Hélicoptère expérimental Pescara

L’hélicoptère expérimental construit vraisemblablement vers 1925 par le marquis Raúl Pateras Pescara de Castelluccio est l’unique aéronef conservé qui témoignage des recherches de ce pionnier des voilures tournantes. Ses machines sont les premières à comporter un dispositif permettant la variation cyclique du pas des pales, dont le principe est essentiel au fonctionnement de l’hélicoptère. Cet hélicoptère expérimental fait partie des objets les plus anciens de la collection du musée.

Le marquis de Pateras-Pescara développe et pilote au moins cinq hélicoptères expérimentaux d’abord en Espagne puis en France, avec l’aide du Service technique de l’Aéronautique à Issy-les-Moulineaux entre 1920 et 1931. Leur construction repose sur des principes identiques : rotors coaxiaux qui tournent en sens inverse, pales biplanes entoilées, essieux d’automobile. Avec son troisième hélicoptère, il établit le record mondial de distance en ligne droite en couvrant 736m en vol, le 18 avril 1924 sur l’aérodrome d’Issy-les-Moulineaux.

L’hélicoptère expérimental conservé au musée est l’une des dernières machines construites par Pescara, probablement à partir d’éléments provenant de ses hélicoptères précédents. Il dispose du système de contrôle de commande du pas cyclique qui permet le déplacement horizontal de l’hélicoptère en faisant varier l’inclinaison des pales dans la rotation. Ce principe essentiel au fonctionnement des hélicoptères fut défini par d’autres précurseurs au tout début du 20e siècle mais Pescara fut le premier à tenter de le mettre en application sur ses machines. Le système est commandé par le « manche à balai » du pilote qui actionne les câbles reliés à des poulies intégrées dans les pales. Ils produisent l’inclinaison des pales en les déformant, par gauchissement.

Pescara a également défini l’application du principe d’autorotation aux hélicoptères. Ses expériences ont démontré l’intérêt de créer un effet de sustentation en appliquant l’autorotation des hélices. La manœuvre permet notamment d’atterrir en cas de panne du moteur. Elle consiste à débrayer le rotor du moteur et à adopter une vitesse de descente qui permet aux pales de continuer à tourner, entraînées par le vent relatif, le vent de la vitesse.

Texte : Rosène Declementi