Verdun,
la guerre aérienne
jusqu'au 29 janvier 2017
Une exposition temporaire lève le voile sur un versant oublié
de la bataille de Verdun
Derniers jours pour visiter l'exposition inédite du musée de l’Air et de l’Espace : Verdun, la guerre aérienne. Jusqu'au 29 janvier 2017, elle lève le voile sur cet aspect méconnu d'une bataille majeure de la Première Guerre mondiale. Depuis la lutte pour la supériorité aérienne jusqu'à la propagande et la mobilisation de l’arrière, le propos s’appuie sur des documents rares. L’avion « Bébé » Nieuport, premier avion de chasse français produit en masse, et la torpédo Sigma de Georges Guynemer sont les deux pièces phares.
La bataille de Verdun, qui reste fondamentalement associée à la boue des tranchées et aux souffrances des poilus, marque aussi les véritables débuts de la guerre aérienne. Réunissant, pour la première fois, des objets et des documents majeurs grâce aux prêts consentis par de nombreuses institutions, l’exposition explore des aspects méconnus de cette bataille, qui inaugure une nouvelle ère de l’histoire des conflits. Investie d’un rôle à la fois politique et psychologique, l’arme aérienne s’affirme, à Verdun, comme un puissant instrument de la totalisation de la guerre. L’année 1916 est marquée non seulement par l’essor de la chasse, mais aussi par une escalade de raids de bombardement meurtriers sur des villes, visant délibérément les civils. Ces frappes constituent un sujet dominant dans la presse, qui réserve à la guerre aérienne une place croissante en 1916. Annihilant la limite traditionnelle entre le front et l’arrière, l’arme aérienne contribue ainsi à instaurer une guerre psychologique touchant toutes les sociétés impliquées.
Riche de plus de 170 pièces, le parcours de visite s’organise autour de deux objets phares, le Nieuport XI de 1916 - premier avion de chasse français produit en masse - et la voiture de sport de Georges Guynemer. Ils constituent les temps forts d’un propos prenant en compte l’arrière tout autant que le front. Dans une guerre d’usure qui touche l’ensemble de la société, la médiatisation des chasseurs apparaît comme un moyen d’individualiser les combats et d’entretenir le moral de l’arrière. La propagande met ainsi à l’honneur des combattants d’un nouveau genre. Les aviateurs incarnent une guerre à la pointe du progrès technique, montrée comme une voie d’accomplissement personnel pour des jeunes gens épris de vitesse et de mécanique.
L’exposition est accompagnée d’une publication réunissant les contributions de quinze auteurs (éditions Pierre de Taillac / musée de l’Air et de l’Espace, avec le soutien de l’Association des amis du musée de l’Air). Richement illustré, cet ouvrage collectif apporte des éclairages inédits sur des aspects peu explorés, qu’il s’agisse de l’expérience combattante des aviateurs, du sort des civils pris pour cibles par les bombardements aériens, ou encore de la place de la guerre aérienne dans la presse et dans la bataille des images qui se joue à l’arrière.