Verdun,
la guerre aérienne.
Exposition du 15 octobre 2016
au 29 janvier 2017
Le musée de l’Air et de l’Espace présente une exposition du 15 octobre 2016 au 29 janvier 2017 intitulée « Verdun, la guerre aérienne ». La mémoire de la bataille de Verdun reste fondamentalement associée à la boue des tranchées et aux souffrances des poilus. Or cette bataille emblématique marque aussi les véritables débuts de la guerre aérienne qui contribue à la totalisation du conflit. Mettant en confrontation, pour la première fois, des objets et des documents majeurs grâce aux prêts consentis par de nombreuses institutions, l’exposition montre comment cette bataille aérienne inaugure un nouvel aspect des conflits au XXe siècle. Riche de plus de 170 pièces, le parcours de visite s’organise autour de deux objets phares, le Nieuport XI - premier avion de chasse français produit en masse - et la voiture de sport de Georges Guynemer. Ils constituent les temps forts d’un propos prenant en compte l’arrière tout autant que le front, dans une démarche visant à matérialiser le caractère total de la guerre aérienne.
> Une approche diversifiée et renouvelée
L’exposition propose une lecture renouvelée de cette bataille essentiellement étudiée, jusqu’ici, d’un point de vue aéronautique et militaire. À l’opposé d’une histoire évènementielle, le parti pris cherche ainsi à diversifier les angles d’approche (technique, industriel, sociétal, anthropologique, mémoriel, etc.), mettant en lumière les multiples dimensions d’une bataille qui inaugure une nouvelle ère de l’histoire des conflits. Investie d’un rôle à la fois politique et psychologique, annihilant la limite traditionnelle entre le front et l’arrière, l’arme aérienne s’affirme, à Verdun, comme un puissant instrument de la totalisation de la guerre.
> La lutte pour la suprématie aérienne
Alors que l’intérêt militaire de l’aviation tardait à être pleinement reconnu par le haut commandement français, l’offensive allemande du 21 février 1916 provoque une prise de conscience : la supériorité aérienne est désormais considérée comme une nécessité à la fois tactique et stratégique. Dès la fin février, une lutte acharnée s’engage entre les belligérants. L’avantage semble s’établir au profit de l’armée française durant le printemps 1916, grâce au chasseur Nieuport XI et à la mise en application d’une nouvelle doctrine : l’offensive à outrance. Mais son coût humain est élevé et son efficacité pâtit de problèmes de matériel.
> Combattre dans le ciel de Verdun
Échappant à l’enfer des tranchées, les aviateurs ont souvent été considérés comme des privilégiés. Pourtant, la bataille de Verdun se distingue par des pertes dont l’ampleur a marqué l’histoire de l’aéronautique. Enquêtant sur les formes et les causes d’une mortalité très élevée, l’exposition évoque la pénibilité des vols, le surmenage dû à l’augmentation et à la durée des sorties, les traumatismes physiques et psychiques. Derrière l’écran des stéréotypes, les sources révèlent ainsi comment l’emploi en masse de l’aviation entraîne, proportionnellement, l’un des bilans les plus lourds de la Première Guerre mondiale.
> La guerre de l’arrière
L’année 1916 est marquée par une escalade de raids meurtriers sur des villes ouvertes, de part et d’autre du front. Dans une logique de terreur, ces attaques signifient à la population ennemie toute entière qu’elle est susceptible d’être frappée. Menaçant directement les civils, l’arme aérienne contribue ainsi à instaurer une guerre psychologique touchant toutes les sociétés impliquées.
Ces bombardements constituent un sujet dominant dans la presse, qui réserve à la guerre aérienne une place de plus en plus substantielle en 1916. En explorant différentes formes de propagande, l’exposition met en évidence, dans une approche inédite, le retentissement médiatique de ce nouveau type de guerre.