Objet du mois
Récepteur de radiotélégraphie embarqué type n°4
Fabricant : Louis Bardon
Paris, 1918
Bois, métal, laiton, matériaux synthétiques
Inv. 243 CRA
Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.
Merci de votre compréhension.
À la veille de la Grande Guerre, l’aviation tout comme la télégraphie sans fil (TSF) en sont encore à leurs débuts. Lorsque le conflit éclate, aucun aéroplane militaire français n’est équipé de la TSF, mais l’attribution de nouvelles missions à l’aviation, les besoins croissants et les nombreuses recherches vont profondément modifier cet état.
Dès le début du conflit, l’aviation se voit confier comme mission le réglage des tirs d’artillerie. À l’automne 1914, les premiers émetteurs de bords sont testés et le 25 octobre a lieu le premier tir d’artillerie réglé par TSF. Les messages envoyés depuis l’avion, faits de points et de traits (à la manière du Morse), sont limités mais alors suffisants pour indiquer une position, rectifier un tir et rendre compte de la destruction – ou non – de l’objectif.
Néanmoins, le développement de l’Artillerie Lourde à Grande Portée (ALGP) et l’attribution de missions de reconnaissance à l’aviation nécessitent une amélioration des dispositifs de TSF et surtout l’adoption de matériel apte à rendre « l’ouïe » à des avions qui ne sont alors équipés que d’émetteurs. Il faut attendre 1917 et l’industrialisation des lampes triodes (lampes à trois électrodes) pour que l’Établissement Central du Matériel de la Télégraphie Militaire (ECMTM), sous la direction du Général Ferrié, développe des récepteurs de bords. Au total, six modèles (du type n°2 au n°7) sont conçus jusqu’à la fin de la guerre et produits par des sociétés privées comme Bardon ou Gaumont.
Ce récepteur de bord du type n°4 présente des caractéristiques communes à tous ces modèles. Il est équipé de trois lampes triodes qui permettent d’améliorer la réception et surtout d’amplifier les signaux reçus afin de les rendre audibles dans les casques-écouteurs des équipages en vol. Maintenant capable d’émettre et de recevoir des messages, l’aviation peut affiner les informations transmises à l’artillerie et notamment à l’ALGP qui opère jusqu’à 30 km en arrière des lignes.