Le 13 janvier 1908, au champ d’aviation d’Issy-les-Moulineaux, le pionnier Henry Farman parcourt le premier kilomètre en circuit fermé homologué, remportant le Grand Prix de l’aviation. Le 13 janvier 1930, un monument commémorant l’exploit est inauguré sur le même site. Sculpté par Paul Landowski, il fait partie des quatre œuvres monumentales dédiées à l’aviation naissante conçues par l’artiste.
Projet pour un monument en l’honneur d’Henry Farman et des frères Voisin
Paul LANDOWSKI (1875-1961)
Vers 1928
Plâtre
Inv. 11326
Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé à la visite le mardi 28 janvier et le jeudi 30 janvier 2025.
Donné au musée de l’Air en 1961 par Henriette Farman, épouse du pionnier, ce bas-relief en plâtre signé par Paul Landowski représente Farman aux commandes d’un aéroplane, les mains sur les leviers de pilotage. Son corps tendu vers l’avant – dos rond, mains fermement serrées et visage impassible – traduit une extrême concentration.
Il semblerait que le plâtre soit une étude préparatoire au monument définitif, inauguré en 1930. Différence notable entre les deux, la substitution du volant aux deux leviers renvoie sans doute à un épisode relaté par Landowski dans son Journal. Le 26 octobre 1928, Gabriel Voisin découvre que l’artiste a sculpté un aéroplane muni de ces deux commandes. Landowski s’est en effet fondé sur une photographie fournie par Farman de l’un de ses propres appareils. Or, le vol a été accompli à bord du Voisin 1bis, doté d’un volant. Devant la fureur d’un Gabriel Voisin privé de sa part de l’exploit, Landowski s’engage à modifier son projet.
Par la suite, ce plâtre a très sûrement servi à la réalisation du tombeau de Farman : en témoignent l’aspect de la stèle au cimetière de Passy, identique au plâtre, et l’épitaphe sur l’œuvre du musée, probablement plus tardive, mentionnant la date de mort de Farman.
Entre 1914 et 1930, Landowski élabore plusieurs œuvres dédiées aux pionniers. A la suite d’un projet d’édifice à Nieuport jamais réalisé, il conçoit un monument à Wilbur Wright et aux précurseurs de l’aviation, inauguré au Mans en 1920. Clôturant la série, son monument à Clément Ader est achevé en septembre 1930. Dans des compositions mêlant figures mythologiques et hommes volants, il transcrit l’intensité qui caractérise cette course aux records des débuts de l’aviation