Objet du mois
Pigeon voyageur du Siège de Paris
Pigeon voyageur, d’après les représentations de pigeons voyageurs se trouvant autour du monument aux Aéronautes du Siège de Paris
D’après Frédéric-Auguste BARTHOLDI (1834-1904)
France, début du 20e siècle
Bronze
H. 34 cm ; L. 47 cm ; Pr. 16 cm
Acquisition récente (2021)
En raison du montage de l’exposition Flight, le hall de l’Entre-deux-guerres sera fermé aux visiteurs jusqu’au 17 décembre inclus.
Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé le mercredi 4 décembre.
Les travaux réalisés sur le réseau de chaleur de Dugny et du Bourget se dérouleront du 30 septembre au 20 décembre sur la zone du musée. Les accès routiers sont temporairement modifiés et le nombre de places de stationnement réduit sur le parking du musée. En savoir plus.
Merci de votre compréhension.
De 1870 à 1871, lors de l’occupation de Paris par l’armée prussienne, des aéronautes dirigent une soixantaine de ballons vers la zone libre et le gouvernement établi à Tours, formant ainsi le premier pont aérien de l’histoire. À leur bord, des pigeons voyageurs attendent d’être équipés de dépêches confidentielles pour les acheminer vers la capitale.
En souvenir de ces ascensions épiques, aéronautes et volatiles sont érigés en véritables héros de guerre dès les premières années du 20e siècle : « [T]out le monde doit être surpris qu’il n’existe aucun monument pour transmettre à la postérité le souvenir de ces événements uniques dans l’histoire et les noms de ces hommes résolus qui affrontaient seuls dans l’immensité une mort presque certaine » écrit Frédéric-Auguste Bartholdi dans une lettre du 6 avril 1899 (Le Bourget, musée de l’Air et de l’Espace). Le sculpteur – déjà célèbre pour la Liberté et le Lion de Belfort – conçoit donc un monument à la gloire des Aéronautes du Siège de Paris, achevé à sa mort par Hubert-Louis Noël (1839-1925) et élevé sur le rond-point de la Révolte (actuelle place de la porte des Ternes) à Paris. Inauguré le 28 janvier 1906 par un spectaculaire lâcher de pigeons, il ne reste aucun vestige du monument détruit en 1941, sous le régime de Vichy.
Autour d’un ouvrage éminemment vertical qui figurait l’ascension d’un ballon, quatre stèles de pierre étaient chacune surmontées d’un couple de pigeons s’ébattant. Plusieurs épreuves réduites de ces volatiles furent réalisées dans les premières années du 20e siècle et distribuées en prix à l’occasion de concours. La sculpture récemment acquise par le musée de l’Air et de l’Espace témoigne de cet engouement : les ailes majestueusement déployées, les serres fermement accrochées au tertre rocheux, l’oiseau s’apprête à prendre son envol. L’anatomie de l’animal est rehaussée par une patine brune en parfait état de conservation qui révèle un travail de ciselure profondément réaliste. Cette acquisition apporte un nouvel éclairage sur les collections du musée déjà dédiées à cet épisode fondateur de la conquête de l’Air (retrouvez en ligne les œuvres suivantes : la maquette du monument, une assiette et des exemplaires du quotidien Le Ballon Poste).
Texte : Juliette Maridet
Photographies : Vincent Pandellé