Objet du mois
Photographie de Jacques André
Photographie anonyme
février 1944
Tirage photographique d’époque au gélatino-bromure d’argent sur papier RC
60 x 43 cm
inv. 2011/3/319
- Longueur : 0.6 m
- Hauteur : 0.43 m
En raison du montage de l’exposition Flight, le hall de l’Entre-deux-guerres sera fermé aux visiteurs jusqu’au 17 décembre inclus.
Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé le mercredi 4 décembre.
Les travaux réalisés sur le réseau de chaleur de Dugny et du Bourget se dérouleront du 30 septembre au 20 décembre sur la zone du musée. Les accès routiers sont temporairement modifiés et le nombre de places de stationnement réduit sur le parking du musée. En savoir plus.
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Piloter un avion dans les années 1940 demandait dextérité et force physique, tout comme l’engagement dans l’armée. Il n’était pas rare que les militaires de carrière soient aussi de grands sportifs. Découvrons le portrait de l’un d’entre eux : Jacques André (25 février 1919 à Paris et mort le 2 avril 1988 à Antibes) qui, en plus d’être un héros de la seconde guerre mondiale, sera un sportif accompli au même titre que son père, le grand athlète et joueur de rugby : Géo André.
Cette photographie présente 7 militaires engagés sur le front de l’est durant la seconde guerre mondiale. Couverts de chapkas, ce chapeau en fourrure muni de parties rabattables permettant de couvrir les oreilles et la nuque, ce cliché a été pris durant l’hiver en Russie en février 1944. On reconnait sur ce cliché : Jacques André (2ème à partir de la droite) ainsi que le Lieutenant Marcel Lefèvre (4ème en haut à gauche) et l’aspirant Roger Sauvage (1er à partir de la droite). Nous pouvons donc penser que cette photographie en présence des membres de l’escadrille « Cherbourg » commandé par Lefèvre, à laquelle sera affecté André et qui effectuera sa première mission en janvier 1944. Cette escadrille fera partie de la compagnie légendaire du « Normandie-Niemen », seule troupe française engagée aux côtés des soviétiques durant la seconde guerre mondiale.
Avant d’arrivée en Russie, Jacques André, engagé dans l’armée de l’Air en 1939, sera d’abord moniteur puis pilote-convoyeur et participera à diverses missions en France et en Afrique du Nord et réalisera jusqu’en 1941 des missions de couverture, de protection, de mitraillage au sol et de destruction. Jacques André a appris très tôt à piloter sous l’influence de son père Georges André dit « Géo André. Il obtient en effet à 15 ans son brevet de pilote de planneur. C’est aussi son père qui lui donnera le goût du sport : il sera sélectionné en équipe de France d’athlétisme dans les années 1930. Entre 1938 et 1939, il sera en sélection nationale, vice-champion et champion de France et participe au championnat d’Europe. Il excelle aux épreuves de haies et de 400 m.
En 1943, le général Valin recherche de pilotes pour le régiment d’aviateurs français « Normandie » intégré à l’Armée Rouge. Jacques André saute sur l’occasion comme il le dit : « On se fichait éperdument du régime communiste de l’U.R.S.S. Nous avions 22-23 ans, nous avions appris un métier, nous étions suffisamment motivés pour ne pas avoir envie de rester à ne rien faire. On nous offrait l’action, on ne pouvait que dire oui »1.
Arrivé à Moscou en décembre 1943, il remporte une première victoire lors de son premier combat en juillet 1944 sur les rives du fleuve Niemen. Il obtient sa première victoire en mai 1940 au cours de la bataille de France. 14 autres victoires s’ajouteront à son palmarès sur le front russe, toutes homologuées. Les membres de la compagnie renommée « Normandie-Niemen par la suite, seront reconnus pour leur courage à la fin de la guerre : Staline offrant à chacun un avion avec lequel il regagne le territoire français. Jacques André est l’un des rare français ayant obtenu la haute distinction de héros de l’Union soviétique pour son engagement sur le front russe durant la seconde guerre mondiale. Il sera successivement commandant de centre de tir puis commandant de base aérienne.
A son retour en France, il poursuit son engagement en tant que pilote militaire. L’armée lui offre la possibilité de poursuivre ses entrainements sportifs. Il est sélectionné et participe aux Jeux Olympique d’été de 1948 à Londres pour l’épreuve des 400 m haies et atteint les demi-finales.
Photos : © Musée de l’Air et de l’Espace