Objet du mois
Pendule ballon de Charles et Robert, dit « charlière »
Pendule : ballon de Charles et Robert, dit « charlière »
Pierre GAVELLE, dit Gavelle l’Aîné (1753-1802)
Paris, vers 1784
Bronze doré, marbres blanc et gris, émail
Inv. 11250
En raison du montage de l’exposition Flight, le hall de l’Entre-deux-guerres sera fermé aux visiteurs jusqu’au 17 décembre inclus.
Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé le mercredi 4 décembre.
Les travaux réalisés sur le réseau de chaleur de Dugny et du Bourget se dérouleront du 30 septembre au 20 décembre sur la zone du musée. Les accès routiers sont temporairement modifiés et le nombre de places de stationnement réduit sur le parking du musée. En savoir plus.
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Employé comme motif ou donnant sa propre forme aux objets, le ballon investit les arts dès 1783. Parmi les productions dites « au ballon », des pièces particulièrement luxueuses, comme cette pendule, sont destinées à une clientèle fortunée.
Le 1er décembre 1783, le physicien Jacques Charles (1746-1823) et l’ingénieur Nicolas-Louis Robert (1761-1828) s’élèvent depuis les Tuileries dans un ballon à hydrogène de leur conception. Organisé dans un lieu ouvert à tous, en plein centre de Paris, l’événement – le premier envol habité d’un ballon à gaz – est suivi par des centaines de milliers de spectateurs et suscite un engouement extraordinaire. Le caractère éminemment public de cette ascension explique l’omniprésence de la « charlière », nommée ainsi d’après son inventeur, sur les objets « au ballon » produits en masse à la fin du 18e siècle.
Charles et Robert sont ici représentés dans la nacelle, saluant la foule figurée par les personnages debout sur le socle en marbre blanc. Le ballon paraît flotter au milieu des nuées en bronze doré. Au-delà de leur aspect décoratif, celles-ci ont un rôle structurel : elles soutiennent le ballon et le mécanisme de la pendule. La composition, très aérienne, serait inspirée d’un projet de monument commémorant l’invention de la « machine aérostatique », réalisé dans le cadre d’un concours initié en décembre 1783 par le comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments du roi Louis XVI.
L’artiste s’est efforcé de reproduire la charlière telle qu’elle était en réalité. La résille en bronze doré évoque en effet le réseau de cordages qui reliait le ballon à la nacelle. Les fines bandes en bronze doré ornant le ballon rappellent les lés de soie jaune qui formaient l’enveloppe de l’aérostat. D’un grand raffinement, cet objet témoigne de l’appropriation de l’invention par les couches les plus aisées de la société.