Moteur du SPAD XIII piloté par Roland Garros

En raison du montage de l’exposition Flight, le hall de l’Entre-deux-guerres sera fermé aux visiteurs jusqu’au 16 décembre inclus.

Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé le mercredi 4 décembre.

Les travaux réalisés sur le réseau de chaleur de Dugny et du Bourget se dérouleront du 30 septembre au 20 décembre sur la zone du musée. Les accès routiers sont temporairement modifiés et le nombre de places de stationnement réduit sur le parking du musée. En savoir plus.

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Objet du mois

Il s’agit du moteur de l’avion dans lequel le lieutenant Roland Garros a été abattu en 1918 à Vouviers (Ardennes), quelques semaines avant l’armistice.

Roland Garros est né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de la Réunion. Après des études à HEC, il se passionne pour l’automobile et la mécanique et ouvre une boutique à Paris, « Roland Garros automobiles – voiturettes de sports .
Lors de ses vacances estivales de 1909, il assiste à la Grande semaine de l’aviation de la Champagne. La passion est immédiate. Il achète dans les semaines qui suivent  un Demoiselle Santos-Dumont, moins performant que les Blériot XII ou Antoinette mais moins cher. Il apprend à le piloter lui-même, avec l’aide d’un ami, et passe son brevet de pilote. Il enchaîne alors les courses et exhibitions aériennes, où sa notoriété grandit rapidement : Paris-Rome, Paris-Madrid, Etats-Unis, Cuba, Brésil… Deux ans après ses débuts comme pilote, le 6 septembre 1911, il bat le record d’altitude avec 3 910 mètres, après avoir décollé de la plage d’Houlgate.
En parallèle, il devient pilote d’essai pour un  jeune constructeur aéronautique, Morane-Saulnier, fondé par Léon et Robert Morane et Robert Saulnier . C’est sur un de leurs appareils qu’il réaliste son titre de gloire : le 23 septembre 1913, il effectue la première traversée aérienne  de la Méditerranée. Il relie Saint-Raphaël à Bizerte en Tunisie en 7h53. L’évènement a un retentissement considérable.

Dès août 1914, il s’engage comme pilote. L’aviation militaire n’en est alors qu’à ses balbutiements. En plus de ses missions sur le front, toujours sur des Morane-Saulnier, il aide son ami l’ingénieur Raymond Saulnier à mettre au point le tir à travers le champ de l’hélice. En mai 1914, il avait déjà déposé un brevet portant sur un dispositif de tir synchronisé avec l’hélice, mais ce système se révéla  peu fiable. Avec l’aide de Roland Garros, le constructeur se rabat alors sur un procédé moins ambitieux alliant une certaine synchronisation avec l’embiellage du moteur et un blindage de la partie de l’hélice située face à la sortie d’une mitrailleuse Hotchkiss. Certaines balles passent, les autres s’écrasent contre le blindage. Roland Garros profite de cette innovation. Il réussit à obtenir de nombreuses  victoires aériennes – dont trois consécutives –  début 1915. Mais le 18 avril 1915, le sous-lieutenant, en mission au-dessus de la Belgique, est touché par la DCA allemande. Son avion connaît des problèmes de carburant et il est obligé d’atterrir à Hulste en territoire belge occupé. Il est fait prisonnier avant d’avoir pu mettre le feu à son avion. Les Allemands vont pouvoir étudier le système de tir du Morane-Saulnier. Il est envoyé au constructeur Fokker, qui le perfectionne. La chasse allemande domine alors les airs jusqu’en avril 1916, date à laquelle un appareil allemand est capturé par les Français. Ils peuvent à leur tour copier le système de tir allemand.

Après plusieurs tentatives, Roland Garros parvient à s’évader le 15février 1918 du camp de Magdebourg, traverse l’Allemagne et revient en France. Il demande immédiatement à retourner au combat.  Il est alors affecté au Groupe de combat 12, dans l’escadrille « Cigognes », qui tiraient leur nom des cigognes dessinées sur leurs avions. Le 5 octobre, il est abattu  près de Vouviers, dans les Ardennes.

Le nom de Roland Garros est resté également pour le stade  de tennis. En effet, Roland Garros avait adhéré au Stade français en 1906 dans la section rugby, avec le parrainage de son condisciple d’HEC Émile Lesieur. C’est ce dernier qui, en 1927, devenu président de la prestigieuse association, exigea que l’on donne le nom de son ami au stade de tennis parisien  qu’il fallait construire pour accueillir les épreuves de la coupe Davis, ramenée en France par les tennismen Jacques Brugnon, Jacques Borotra, Henri Cochet et René Lacoste, les fameux « Mousquetaires ».

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