Objet du mois
Maquette d’hydravion Sunderland
Compagnie de Guet du Maroc, 410e Groupement d’Artillerie de DCA-DAT (1941-1947)
Rabat (Maroc), entre 1941 et 1945
Bois peint et verni
Env. 86 cm ; L. 66 cm ; H. 22 cm
Poids : 2.6 kg
Inv. n° 997.20.36
Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.
Merci de votre compréhension.
En temps de guerre, savoir distinguer alliés et ennemis est une question de survie. Apparues avec la Seconde Guerre mondiale, les maquettes d’instruction au guet aérien sont utilisées pour s’exercer à reconnaître les avions en vol de toutes les armées et éviter les erreurs de tirs. Le musée possède 155 modèles artisanaux en bois, fabriqués et utilisés par des soldats français au Maroc pendant la guerre.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les guetteurs jouent un rôle important dans la prévention de la menace aérienne. Basés au sol, ils surveillent le ciel et les mouvements des avions militaires. Pour se former à reconnaître et identifier les avions sous n’importe quel angle, ils peuvent utiliser des maquettes reproduisant les silhouettes d’appareils militaires. Chaque modèle réduit reprend les formes, les principales caractéristiques et les marquages de l’avion vu en vol pour permettre une identification rapide et précise. Ils étaient fabriqués dans des matériaux non stratégiques pour la guerre, souvent du bois.
Cette maquette d’un hydravion de patrouille britannique Short S.25 Sunderland – surnommé le « porc-épic volant » par les sous-mariniers allemands – fait partie d’un ensemble plus large de 155 maquettes en bois verni à l’échelle 1/40, réalisé à Rabat entre 1941 et 1945. Elles ont été produites à l’initiative du capitaine Joseph Gauthier, commandant de la Compagnie de Guet du Maroc, pour familiariser les guetteurs avec les appareils en service sur les théâtres d’opérations éloignés de l’Afrique du Nord. Malgré des moyens rudimentaires, ces objets, fabriqués à la main par des soldats dont certains sont ébénistes de métier, offrent des détails inhabituels (hublots, portes). Chaque modèle est percé d’un trou de montage et possède un pic ou un crochet qui servaient à présenter les maquettes sur socle ou suspendues.
Donnée au musée par le ministre de la Guerre en 1945, cette collection témoigne d’une fonction militaire méconnue des maquettes. Certaines seront exposées dans la salle des maquettes qui rouvrira prochainement au musée.
Texte : Victorienne Magnen
Illustrations : Frédéric Cabeza