Objet du mois
Maquette de la navette Hermès à l’échelle 1
CNES
France, 1987
Bois peint, aluminium, composite
L. 13 m ; l. 3,5 m ; H. 3,4 m
Poids : 7 t
Inv. CA 2020.1.1
- Envergure : 3.5 m
- Longueur : 13 m
- Hauteur : 3.4 m
- Masse en charge : 7000 kg
En raison du montage de l’exposition Flight, le hall de l’Entre-deux-guerres sera fermé aux visiteurs jusqu’au 17 décembre inclus.
Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé le mercredi 4 décembre.
Les travaux réalisés sur le réseau de chaleur de Dugny et du Bourget se dérouleront du 30 septembre au 20 décembre sur la zone du musée. Les accès routiers sont temporairement modifiés et le nombre de places de stationnement réduit sur le parking du musée. En savoir plus.
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Au milieu des années 70, forte de ses succès dans l’aérospatiale, la France lance Hermès, un projet de navette habitée destinée à assurer l’indépendance de l’Europe dans l’espace. Afin de convaincre ses partenaires européens de l’intérêt de ce petit avion spatial réutilisable, le CNES fait réaliser, en 1987, une maquette qui fera le tour des salons aéronautiques avant l’abandon du programme en 1992. Puisant dans le passé commun de l’Europe, Hermès évoque le dieu des voyageurs de la Grèce antique.
Lors du Salon du Bourget de 1985, le CNES présente aux Européens un planeur spatial pouvant emporter trois personnes, plus petit et plus léger que la navette américaine. La maîtrise d’oeuvre est partagée entre deux fleurons industriels français, Aérospatiale (aujourd’hui Airbus) et Dassault-Breguet. Soutenu par Mitterrand, ce rêve d’indépendance prend la forme d’un triptyque : lancé par une fusée Ariane 5, Hermès devait desservir la station autonome Columbus.
Le CNES commande la réalisation d’une maquette échelle 1 pour présenter le programme dans des salons dédiés au spatial et tester différentes possibilités d’aménagements. Conçue pour être démontable, sa forme a subi plusieurs modifications (soute, bras…) au gré des évolutions du projet et présente un cockpit visitable très abouti. Après une tournée en Europe, la maquette est exposée dans un hall du Centre spatial de Toulouse. Elle y reste jusqu’à l’abandon du programme en 1992, en raison de l’envolée des coûts et de la priorité accordée aux lancements de satellites.
En 1996, elle est cédée à l’ENSICA (aujourd’hui ISAE). La maquette, dont la coiffe est en bois peint, s’est fortement dégradée lors de son exposition en extérieur. Plusieurs parties se détachent à la suite de la tempête de 1999. En 2005, l’ENSICA confie la maquette au musée de l’Air et de l’Espace, où elle est depuis abritée en réserve.
Malgré l’abandon d’Hermès, ses avancées ont bénéficié à de nouveaux programmes, comme le démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV ou l’avion spatial Space Rider, notamment en matière de bouclier thermique et de design aérodynamique.
Trente ans après, un rapport de l’ESA publié en mars 2023 encourage l’Europe à se doter d’un « programme ambitieux pour la décennie à venir en matière de vols habités ».
Texte : Victorienne Magnen
Illustrations : Musée de l’Air et de l’Espace, CNES