Objet du mois
Enregistreur miniature SFIM type A 27 X
Fabricant : Société Française d’Instruments de Mesure (SFIM)
France, vers 1947-1960
Métal, matériaux synthétiques, verre
Inv. 2022.1.1
Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.
Merci de votre compréhension.
Dans les années 1930, les pilotes d’essais doivent encore prendre des notes à partir de leurs observations tout en pilotant leur appareil. François Hussenot, qui intègre en 1935 le Centre d’Essais du Matériel Aérien (CEMA) de Villacoublay puis le Centre d’Essais en Vol (CEV) de Marignane, invente alors un appareil destiné à enregistrer automatiquement les données de vol. Le pilote d’essai est ainsi libéré de tâches fastidieuses et les données recueillies gagnent en précision.
Dès son arrivée au CEMA en 1935, François Hussenot collabore avec les ateliers de Charles Beaudouin pour concevoir l’enregistreur-multiple HB (Hussenot-Beaudouin) capable d’enregistrer avec précisions les données d’une douzaine d’instruments. Le premier appareil est opérationnel en 1940. Malheureusement, la guerre oblige Hussenot à poursuivre ses recherches et la production de ces enregistreurs de manière confidentielle à Marignane.
Au lendemain du conflit, alors affecté au CEV transféré à Brétigny-sur-Orge, il fonde la Société Française d’Instruments de Mesure (SFIM) pour produire les appareils. Bien vite, il améliore le système et développe des enregistreurs miniatures, dont les séries A20 à A27. D’abords réservés au domaine militaire, les enregistreurs sont rapidement appliqués aux avions civils pour recueillir des données intéressant à la fois les constructeurs, les compagnies aériennes et les services de la navigation aérienne.
Les « hussenographes », comme on appelle alors ces instruments, fonctionnent ainsi : l’enregistreur reçoit les informations des instruments raccordés sous forme d’un signal électrique. Des oscillographes transforment ce flux électrique en faisceaux lumineux oscillants réfléchis sur des miroirs et « projetés » à travers une fine fente derrière laquelle défile une pellicule photographique. Ce film, se couvre alors de courbes durant le vol et est ensuite analysé en laboratoire pour traduire les données recueillies.
Le compartiment coupé de la lumière qui abrite la pellicule photosensible était appelé boîte noire et a donné son nom aux enregistreurs de vols. Ce nom est par la suite resté malgré le passage à un enregistrement magnétique.
Texte : Alexandre Gallo
Photographies : Vincent Pandellé