Objet du mois
Calculateur de route du dirigeable Adjudant-Vincenot
France, vers 1911-1916
Laiton
Diamètre : 19 cm
Inv. 2009.7.1
Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.
Merci de votre compréhension.
Le dirigeable, contrairement au ballon libre, permet théoriquement de relier deux points définis avant le voyage. Encore faut-il pouvoir se repérer dans l’espace et calculer sa route et sa vitesse le plus finement possible. Pour répondre à ces besoins, des outils spécifiques voient le jour dès le début du XXe siècle.
Ce calculateur, ou plateau de route, équipait le dirigeable militaire Adjudant-Vincenot, construit par Clément-Bayard et baptisé en l’honneur de l’adjudant mécanicien Vincenot, tué dans l’accident du dirigeable République le 25 septembre 1909. Réceptionné en 1911, cet aérostat arme la place forte de Toul et bat plusieurs records : altitude, distance en circuit fermé, durée de vol. Ces exploits servent autant à tester ses capacités qu’à des fins de propagande.
Le calculateur se compose de plusieurs éléments mobiles tournant autour d’une couronne d’orientement indiquant les points cardinaux. Il permet au commandant du ballon dirigeable ou à l’officier pilote de conserver le cap en calculant la dérive de l’appareil sous l’effet du vent, de son orientation et de sa vitesse, exprimée en mètre par seconde. De fabrication artisanale, il est employé pour une navigation à l’estime ou à l’observation, en complément d’autres instruments similaires à ceux de la navigation maritime : compas, sextant, cartes, etc.
L’Adjudant-Vincenot effectue des missions de reconnaissance ou de bombardement durant la Première Guerre mondiale. Il est abattu le 1er juin 1916 près des Eparges (Meuse), mais son équipage en réchappe : le capitaine Paquignon, l’adjudant Paban, le sergent Legrand, le maréchal des logis Bever, ainsi que les soldats Bret et Diournot.
Ce calculateur a peut-être été embarqué lors du dernier vol du dirigeable. Après avoir atterri en urgence, l’équipage a récupéré les instruments de bord et dissimulé l’épave pour ne pas indiquer à l’ennemi qu’un aéronef a été abattu.