Produit d’une collaboration internationale exemplaire, l’avion de lutte anti-sous-marine, Atlantic naquit d’un programme OTAN lancé le 16 avril 1957 par un groupe d’experts internationaux qui après l’analyse de 21 projets choisirent à l’unanimité celui de Breguet, choix entériné par le Conseil de l’OTAN le 30 janvier 1959. Une organisation sans faille permit au premier de quatre prototypes de voler dès le 21 octobre 1961, en avance sur la date contractuelle.
Assemblage et livraison aux flottilles
Commandé à raison de vingt exemplaires par l’Allemagne et la France, les deux premiers furent livrés simultanément aux Aéronautiques Navales de ces deux pays le 10 décembre 1965 sur la Base de Nimes-Garon. Assemblé à Biarritz à partir de pièces en provenance de France (60,5 %), Allemagne (17 %), Pays Bas (15 %) et Belgique (7,5 %). Au totale la France obtint 40 Atlantic qui remplacèrent les Neptunes d’abord à la flottille 21 F, puis au sein des 22 F, 23 F et 24 F, tandis que la Marine Flieger se contenta de 20 appareils affecté au MFG-3 « Graf Zeppelin ». Cinq furent transformés pour la surveillance électronique en mer Baltique.
L’Atlantic aux Pays-Bas
La chaîne, interrompue en 1968 fut relancée deux ans plus tard par la commande de cinq Atlantic par les Pays-Bas. Le Squadron 321 mit en œuvre un total de neuf appareils, la France en ayant cédé quatre qu’elle récupéra ensuite sur la nouvelle série qui se prolongea jusqu’en 1974 grâce à la commande de 18 par l’Italie. Ils furent affectés aux 30 et 41 Stormo.
Le patrouilleur des mers
En France les Atlantic qui ne remplacèrent définitivement le Neptune qu’en 1984, remplirent dans les conditions très difficiles, des missions de recherche et de sauvetage en mer, servant de poste de commandement aérien pour coordonner les efforts. Bien dès marins leur doivent la vie sauve. D’autre part il fut même employé au Tchad comme PC volant en 1983, dans un environnement très insolite pour un patrouilleur de haute-mer ; mais là encore son autonomie de 16 heures constituait un précieux avantage. Issu d’un programme uniquement français, l’Atlantique 2 le remplaça progressivement, et le dernier exemplaire français vola en septembre 1996.
L’exemplaire du musée
L’Atlantic N°61 est régulièrement exposé en extérieur sur le tarmac. Aux couleurs de la Marine Nationale, il a été mis à l’honneur lors des 100 ans de l’aéronavale le 23 juin 2010 au musée, avec le Nord-Aviation Nord 262 E Frégate 72, le Dassault Super Etendard Modernisé 64 et l’Aérospatiale SA 321 G Super Frelon 144.