Le Bernard 191 GR n°2 Oiseau Canari appartient à l’Histoire, car c’est le premier avion Français à avoir traversé l’Atlantique Nord.
Bernard 191 GR N°2 Oiseau Canari
Le BERNARD 191 GR Oiseau Canari est équipé d'un moteur Hispano-Suiza 12 LB de 630 ch.
- Envergure : 17.3 m
- Longueur : 12.8 m
- Hauteur : 3.9 m
- Surface alaire : 42.9 m²
- Masse en charge : 5000 kg
- Vitesse maximale : 245 km/h
- Plafond pratique : 6000 m
- Distance franchissable : 5700 km
Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.
Merci de votre compréhension.
Une lignée
Dérivés de l’avion de transport 190 T, monomoteur construit à huit exemplaires pour la CIDNA et qui acheminait cinq passagers, trois Bernard 191 GR furent réalisés pour accomplir de grands raids. Le premier, peint en rouge et baptisé le France vola en avril 1928. Il fut détruit dans un accident qui coûta la vie à son pilote, le capitaine Coudouret.
Le second, vendu à Armand Lotti avait été peint en jaune, ce qui justifia son surnom. L’Oiseau Canari prit l’air le 5 août 1928. Les essais se soldèrent par un refus de certificat de navigabilité, les performances à charge maximale ne pouvant être explorées.
Le troisième, initialement destiné au transport, battit deux records du monde de vitesse en circuit fermé avec charge, fin 1928, avant de disparaître des registres.
Bien des aléas
Lotti avait engagé le pilote Jean Assolant et le navigateur René Lefèvre, tous deux militaires. Ils voulurent d’abord traverser l’Atlantique Sud. La tentative s’acheva avant même d’avoir commencé, à cause d’une panne à Casablanca…
En mars 1929, toute tentative de traversée de l’Atlantique Nord fut interdite à partir de la France à la suite d’un accident qui avait coûté la vie au Ministre des Transports. Prétextant un vol d’essai, l’Oiseau Canari se posa à Southampton d’où on l’embarqua pour New York. Il obtint une immatriculation américaine.
L’exploit
Le 13 juin 1929, Assolant, Lefèvre et Lotti décollaient de la plage d’Old Orchard, dans le Maine. Départ très périlleux, car l’Oiseau Canari était centré beaucoup trop arrière et pour cause. Quelle ne fut pas la stupeur de Lotti lorsqu’il vit sortir du fond de l’appareil… un passager clandestin ! Après avoir failli tuer l’équipage, les 70 kg d’Arthur Schreiber compromettaient la traversée.
Après avoir envisagé sérieusement de jeter ce fardeau à la mer, on accepta ce journaliste inconscient, sous condition qu’il ne tire aucun bénéfice de sa position. L’excès de poids n’autorisant pas un atterrissage au Bourget, le vol s’acheva en Espagne, sur la plage de Cormillas près de Santander. L’Oiseau Canari avait franchi l’Atlantique en 29 heures et 22 minutes.
Un outil de propagande
L’accueil triomphal au Bourget, les félicitations unanimes, les congratulations de ceux qui s’étaient moqués des précédentes mésaventures de l’équipage, tout cela une fois achevé, l’avion effectua une tournée dans toute l’Europe pour promouvoir l’Aviation Française.
En 1932, le Ministère de l’Air acheta l’appareil dépourvu de son moteur et de divers équipements de navigation pour le remettre au Musée de l’Air.