Objet du mois
Baroudeur SE. 5003 n°3 (F-ZWTV)
Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE)
Avion Baroudeur SE. 5003 n°3 (F-ZWTV)
France, 1955
Inv. 350
- Envergure : 10 m
- Longueur : 13.66 m
- Masse en charge : 7000 kg
Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.
Merci de votre compréhension.
Actuellement conservé au sein de l’atelier des Ailes Anciennes du Bourget, le Baroudeur SE. 5003 n°3 se verra prochainement doté d’une nouvelle verrière. Une étape majeure pour cet avion dont le prototype est présenté par son constructeur dès 1953 comme « libéré de la servitude des pistes et tourn[ant] une nouvelle page de l’aviation ».
Chasseur monoplace monoréacteur d’appui aérien, le Baroudeur est développé par la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) durant la guerre froide. Le vol du premier prototype, organisé depuis le terrain rocailleux d’Istres le 1er août 1953, donne lieu à de nombreux commentaires. Décrit comme « révolutionnaire » et « prometteur », le Baroudeur surprend autant qu’il prête à sourire. À son fuselage qualifié par certains de « classique », s’ajoute en effet un dispositif inattendu.
Placé sous l’avion, un chariot amovible permet le roulage du Baroudeur avant son envol. Parfois pourvu de fusées, ce chariot se détache au moment du décollage. À l’atterrissage, des patins s’extraient du fuselage avant le déploiement d’un parachute. Défendu par l’ingénieur John Jakimiuk, ce duo chariot-patins permet au Baroudeur de s’imposer comme un avion tout-terrain. Stoppé en 1957, le programme compte alors cinq exemplaires.
Le Baroudeur SE. 5003 n°3 du musée de l’Air et de l’Espace est constitué de trois éléments récupérés par les Ailes Anciennes sur le champ de tir de Cazaux à la fin des années 1970. Inscrit à l’inventaire des collections en 1991, l’avion remonté est présenté au public en 1999 lors du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget. Pour Pierre Maulandi dit « Tito », pilote d’essais du SE. 5000 n°01 et présent lors de cet événement, le Baroudeur, malgré sa fin anticipée, n’en reste pas moins un « petit trésor ».
Texte : Mathilde Buaillon
Photos : Tania Rieu et image d’archive