Objet du mois
Affiche Deutsche Zeppelin Reederei
Ottomar Anton (1895-1976)
1936
Lithographie en couleurs
Dimensions : 84 x 60 cm
Inv. 16164
En raison du montage de l’exposition Flight, le hall de l’Entre-deux-guerres sera fermé aux visiteurs jusqu’au 17 décembre inclus.
Le Hall Concorde sera exceptionnellement fermé le mercredi 4 décembre.
Les travaux réalisés sur le réseau de chaleur de Dugny et du Bourget se dérouleront du 30 septembre au 20 décembre sur la zone du musée. Les accès routiers sont temporairement modifiés et le nombre de places de stationnement réduit sur le parking du musée. En savoir plus.
Merci de votre compréhension.
Les zeppelins sont en 1936 à leur apogée. Ils bénéficient d’un immense prestige car seuls les dirigeables sont à l’époque en capacité de transporter par voies aériennes des passagers sur de longues distances. Le Graf Zeppelin (LZ 127 de 237 m) et le Hindenburg (LZ 129 de 247 m) assurent des traversées de l’Atlantique pour le compte de la compagnie Deutsche Zeppelin Reederei.
Leur dérive est ornée de la croix gammée du parti nazi qui, pour étendre son contrôle, avait co-financé la création de la nouvelle entreprise, héritière de la firme Zeppelin.
Pour séduire une clientèle fortunée, la firme mise non seulement sur la rapidité de la traversée mais aussi sur le service et le confort offerts à bord (présence de salons, de cabines, de douches, de fumoirs, …). Les zeppelins connaissent un grand succès jusqu’au tragique incendie de l’Hindenburg, le 5 mai 1937, qui marque un coup d’arrêt et entrainera la fin du transport transatlantique de passagers par dirigeables.
Pour souligner la rapidité du voyage en Zeppelin, l’artiste choisit dans cette affiche publicitaire de mettre en regard une évocation du transport par voie maritime. Il représente une caravelle du 15ème siècle évocatrice de celle utilisée par Christophe Colomb au lieu de figurer un paquebot contemporain, tel que le Normandie ou Queen Mary, détenteurs du record de la traversée en 4 jours. Ce décalage entre modernité et passéisme est renforcé par le traitement graphique de l’affiche : sur un fond qui tend à unifier le ciel et la mer, l’imposant zeppelin occupe la moitié de l’image et la structure dans un mouvement dynamique. Comment ne pas voir, dans ce parti pris, la volonté délibérée d’Ottomar Anton de positionner les zeppelins comme un instrument de conquête d’un nouveau monde ?
Texte : Marie-Laure Griffaton
Photo : Cyril Semenoff