La mémoire de la bataille de Verdun reste fondamentalement associée à la guerre de tranchées et aux souffrances des poilus. Or cette bataille emblématique marque aussi les véritables débuts de la guerre aérienne qui va contribuer à la totalisation du conflit.
L’exposition propose une lecture renouvelée de la bataille aérienne essentiellement étudiée, jusqu’ici, d’un point de vue aéronautique et militaire. À l’opposé d’une histoire événementielle, le parti pris cherche ainsi à diversifier les angles d’approche (technique, industriel, sociétal, anthropologique, mémoriel, etc.), mettant en lumière les multiples dimensions d’une bataille qui inaugure une nouvelle ère de l’histoire des conflits au XXe siècle. Investie d’un rôle à la fois politique et psychologique, annihilant la limite traditionnelle entre le front et l’arrière, l’arme aérienne s’affirme, à Verdun, comme un puissant instrument de la totalisation de la guerre.
Articulé autour de deux pièces emblématiques – le Nieuport XI, premier avion de chasse français produit en masse, et la voiture de sport de Georges Guynemer – , le parcours met en confrontation, pour la première fois, des objets et des documents majeurs grâce aux prêts consentis par de nombreuses institutions : tenues de vol, comptes rendus d’opérations, photographies aériennes, affiches et revues illustrées témoignent d’une rupture qui bouleverse non seulement les tactiques et les stratégies militaires, mais aussi le quotidien des civils, désormais exposés aux bombardements aériens.