BAC-Sud Aviation Concorde prototype 001 F-WTSS

Fermeture exceptionnelle du musée le 25 décembre et le 1er janvier.

Merci de votre compréhension.

B.A.C – Sud Aviation Concorde 001

Après de nombreuses études séparées puis en commun, le 25 octobre 1962, un traité était signé entre la France et la Grande Bretagne pour la réalisation d’un avion de transport supersonique baptisé Concorde. Sud Aviation devait initialement produire une version moyen-courrier et la British Aircraft Corporation la version long-courrier de la même cellule, capable de transporter 100 passagers à une vitesse de croisière de Mach 2,2.

Défi de l’Europe aux Etats-Unis, l’appareil nécessita le développement des technologies les plus audacieuses et l’adaptation à un partenariat non exempt de difficultés. La première pièce vit le jour en avril 1965 et le Concorde 001, premier prototype, sortit d’usine le 11 décembre 1967. Après quinze mois d’essais au sol, Concorde 001 décollait de Toulouse le 2 mars 1969 piloté par André Turcat assisté de Jacques Guignard, Henri Perrier et Jacques Rétif. L’appareil, ainsi que le prototype britannique 002, ouvrit le domaine de vol. Le 001 atteignit Mach 1 le 1er octobre 1969 et Mach 2 le 4 novembre 1970 – performances que son concurrent, le Toupolev Tu-144 soviétique avait déjà réalisé.

Le prototype participa non seulement aux essais techniques, mais aussi environnementaux comme les effets de l’onde de choc au sol ou la mise au point de moteurs émettant moins de fumée. Le 30 juin 1973, piloté par André Turcat il accomplit un vol de Las Palmas à Fort-Lamy qui permit à des astronomes d’observer en continu pendant 74 minutes une éclipse solaire. D’autre part le 001, servit aussi au prestige de la France quand le l7 mai 1971 le Président Pompidou devint le premier chef d’Etat à voler à Mach 2.

Après avoir accumulé 812 heures de vol dont 255 en supersonique, Concorde 001 termina son 397e vol en se posant devant le musée de l’Air et de l’Espace le 19 octobre 1973.

1er vol

Concorde s’est fait désirer : tout le monde attendait le 1er battement d’aile du bel oiseau blanc…
André Turcat, le pilote de ce vol inaugural, avait suivi plus de 50 séances de simulateur et réussi une vingtaine de points fixes. Il avait aussi réalisé une dizaine de roulages de plus en plus rapides jusqu’à atteindre la vitesse de décollage… sans jamais la dépasser en attendant le grand jour !
Après des tests de direction de train avant, des roulages avec roue avant levée, des tests de gouvernes, tout était prêt. Seuls de petits sauts n’ont pu être réalisés, du fait de la longueur de piste supplémentaire qu’il aurait fallu pour arrêter l’avion.
Brouillard sur Toulouse : L. Lemaire, responsable des relations extérieures, annonce le report du vol à 2 reprises les vendredi 28 février et samedi 1er mars 1969.

Dimanche 2 mars 1969, 9h du matin, le prototype Concorde 001 est tracté jusqu’à sa position de départ. On assiste à un déploiement impressionnant de plus de 1000 gendarmes et journalistes, dont la majeure partie quittait les gradins et les terrasses pour se rapprocher de la piste.

En fin de matinée, le brouillard devient moins épais, le vol va avoir lieu. André Turcat, Henri Perrier, Michel Rétif et Jacques Guignard sont à leur poste pour une ultime vérification. Après une courte pause, le temps d’un casse-croute avec son homologue anglais Brian Trubshaw, Turcat et son équipe reprennent les commandes vers 14h et la check-list commence.

Après avoir corrigé quelques petites avaries de dernière minute dans le cockpit, faisant redouter à l’équipage de devoir annoncer -une fois de plus- le report du vol inaugural, un peu après 15h30, Concorde s’élance pour la première fois dans le ciel toulousain.

Une petite demi heure plus tard, les roues du supersonique, qui n’avait pas rentré son train lors de ce premier vol, touchaient la piste et Concorde déployait son parachute. Ainsi fut marqué, sans le savoir, le début d’un mythe qui fête ses 40 ans aujourd’hui.

Ovationnés dès leur descente de l’avion stationné devant l’aérogare, les 4 hommes tiendront timidement une conférence de presse sur une petite estrade placée au cœur de celui-ci ; les deux maîtres-mots de l’ambiance étaient émotion et enthousiasme.

« Vous voyez que la machine vole, et je peux ajouter qu’elle vole bien ! […] Ce premier essai […] n’est pas un achèvement mais le départ d’un nouveau travail […]. Il faudra des mois et des années avant de pouvoir annoncer que des passagers peuvent prendre place à bord. »
André Turcat – « Concorde essais et batailles, 30 ans de rêve »
Le cherche midi 2000, 2006

7 mois plus tard, le prototype français atteignait la vitesse du son. Le 4 novembre 70, moins de 2 ans après son 1er vol, Concorde 001, modifié, affiné, perfectionné, atteignait mach 2, à l’occasion de son 102e vol.

Merci à R.Rando pour ses photos et son témoignage.

2 mars 1969 : témoignage en direct du tarmac pour le 1er vol Concorde

René Rando, qui travaillait pour le distributeur régional  »Téléavia », se confie au musée de l’Air et de l’Espace car il était sur le tarmac de Toulouse Blagnac, un certain 2 mars 1969…

« Cet événement fait partie des points forts de mon existence… Ayant habité à Toulouse de 1963 à 1970, j’ai eu le privilège, dans le cadre de mon activité professionnelle, de pouvoir assister au premier vol de ce bel oiseau.

Concorde en fanfare et cérémonie du ruban.

Une ambiance extraordinaire se dégageait et des échanges chaleureux s’opéraient avec le staff de Sud Aviation, en particulier, avec le pilote André Turcat qui avait un divan (ou un lit de camp, il me semble) dans son bureau afin de se reposer si besoin.

À cause du brouillard épais qui stagnait sur la Haute-Garonne la date initiale n’avait pas pu être respectée, mais après trois jours d’attente, cette merveille a pu enfin décoller.

Notre témoin ici à droite à l’axe du nez. Et Concorde, qui n’est pas parti pour respecter la limitation de vitesse…

Des téléviseurs portables P111 Téléavia (fabriqués par Sud Aviation), avaient été installés dans les bureaux et les locaux où se trouvaient les personnalités et invités. Ainsi, ils pouvaient suivre le décollage en direct sans se bousculer à l’extérieur.

Installation en hauteur pour la diffusion TV et laisser passer de rigueur !

Les journalistes anglais et le staff d’assistance médicale prêt à intervenir.

Ce fut un délire de joie parmi tous ceux qui se trouvaient là. À l’atterrissage, l’avion vint se garer derrière le hall d’embarquement. L’aéroport de Toulouse n’était pas encore ce qu’il est maintenant et les ailes se trouvaient à hauteur du restaurant (au premier étage).

L’équipage fut alors accueilli par une ovation et après la conférence de presse, je peux vous assurer que le champagne a coulé à flots ! »

Merci à R.Rando pour ses photos et ce témoignage.

Eclipse 1973

Le logo Concorde avec l'éclipse de 1973

L’éclipse totale de Soleil

Une éclipse totale de soleil de produisit le 30 juin 1973. Du fait de la vitesse que pouvait atteindre le prototype Concorde, un vol supersonique a été organisé afin de « suivre » cette éclipse depuis la stratosphère.
L’intérêt pour les chercheurs de l’époque était d’observer le phénomène, non pas pendant 7 mn (durée maximale d’observation d’une éclipse depuis le sol terrestre), mais pour une durée plus de dix fois supérieure, soit 74 mn. En effet, volant à Mach II, Concorde pouvait suivre la Terre dans sa rotation, et ainsi proposer une observation beaucoup plus longue en restant dans l’ombre créée par la Lune.

Eclipse du soleil en 1973

Le vol de Concorde vers l’éclipse

En plus de servir de prestige à la France, le prototype Concorde F-WTSS participa à des essais techniques et environnementaux (effets de l’onde de choc au sol, mise au point de moteurs émettant moins de fumée, etc.). Transformé en laboratoire pour la circonstance, Concorde 001 accomplit son 376e vol de Las Palmas (Gran Canaria) à Fort-Lamy (N’Djamena) qui permit aux astronomes d’observer cette éclipse solaire en continu.

Carte du vol de F-WTSS vers l'éclipse de 1973

Voici quatre vues extraites du film « Eclipse 73 » du CERIMES réalisé pendant le vol : vue sur l’aile de Concorde F-WTSS à travers le hublot, la cabine de pilotage, l’altimètre et le machmètre.

L’équipage et les passagers du vol F-WTSS 376

Ce jour là, le supersonique Concorde embarqua 14 personnes :

– 6 membres d’équipage : André Turcat (chef pilote), Jean Dabos (co-pilote), Henri Perrier (premier ingénieur), Jean Conche (ingénieur), Hubert Guyonnet (radionavigateur), Michel Rétif (mécanicien d’essais).

© CERIMES

– 8 scientifiques : John E. Beckman (Queen Mary College, Londres, Royaume-Uni), Jean Bégot (Institut d’astrophysique, CNRS, Paris), Pierre Charvin (Institut national d’astronomie et de géophysique, CNRS, Paris), Donald B. Hall (Observatoire de Kitt Peak, Arizona, Etats-Unis), Pierre Léna (Université Paris Sud et Observatoire de Paris), Donald Liebenberg (Los Alamos Scientific Laboratories, Nouveau-Mexique, Etats-Unis), Alain Soufflot (Laboratoire de physique stellaire et planétaire, CNRS, Verrières-le-Buisson) et Paul Wraight (Université d’Aberdeen, Ecosse).

L’exposition Eclipse 73

L’exposition vous propose de découvrir des pièces originales : instrumentation d’observation de l’Institut d’astrophysique de Paris (CNRS), de l’Université d’Aberdeen (Ecosse), des Observatoires de Paris et de Kitt Peak (Arizona), de Queen Mary College (Londres) et de Los Alamos Scientific Laboratory (New-Mexico, Etats-Unis). Vous y retrouverez aussi des documents authentiques : la carte de navigation, plusieurs photos du vol, etc.

Cette exposition est réalisée en partenariat avec AirbusAssociation Aérospatiale Matra, Patrimoine d’EADS, le CERIMES, le CNRS, le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille et l’Observatoire de Paris.

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Restauration

1994-1995 : restauration du prototype Concorde 001 F-WTSS

Arrivé au Musée le 19/10/1973, le prototype Concorde 001 F-WTSS a fait la joie de milliers de visiteurs. Exposé en extérieur, il a subi les outrages du temps pendant près de 20 ans. C’est pourquoi, en 1992, le Musée a fait réaliser une expertise suite à laquelle il ordonna sa restauration.

Le 18/05/1994, Concorde 001 est remorqué vers Dugny pour entamer une première phase de décapage qui aura duré deux mois. Sa mise en peinture débuta le 16 septembre de la même année ; la restauration de l’appareil aura nécessité près de 10.000 heures de travail.

Ce n’est qu’en juin 1995, a l’occasion du salon du Bourget, que le Concorde retrouva son public. Il intègrera un nouveau hall dédié l’année suivante, en 1996, rejoint quelques années plus tard par l’exemplaire de série F-BTSD.

Le cockpit du Concorde prototype 001 F-WTSS en 360°

Témoignagne de Béatrice Vialle, officier pilote de ligne sur Concorde

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